Eric Lançon et Sidonie Marchal : « PMA, augmentation de la taxe sur le foncier bâti, notre position »

Eric Lançon et Sidonie Marchal, Conseillers communautaires à Pays de Montbéliard Agglomération et Conseillers municipaux à Montbéliard, réagissent suite à notre article « Les élus de Pays de Montbéliard Agglomération votent une augmentation des impôts pour 2025« .

« Lors du dernier conseil d’agglomération, nous avons voté contre l’augmentation du taux d’imposition sur le foncier bâti, augmentation justifiée d’abord par une forte ponction de l’État sur les budgets des collectivités.

Cette ponction est certes d’abord une conséquence de la politique menée par le gouvernement de droite : pour réduire la dette française, il a fait voter une loi qui prélève 2,2 milliards d’euros aux collectivités territoriales. Pour PMA, les conséquences sont lourdes puisque c’est une perte de 4,5 millions d’euros pour 2025. Oui, la politique menée depuis 2017 par le gouvernement est bien la cause majeure de la forte dégradation des finances publiques et nous prend en étau, entre la mise en péril de politiques essentielles à l’agglomération (transport, transition écologique, santé, politique de la ville, culture, sport…) et l’augmentation incessante de la pauvreté dans notre agglomération. Dans PMA, en effet, les inégalités territoriales, les inégalités d’accès au service publics croissent.

Mais « Au malheur dont tu te plains , prends la part qui te revient ! ». Ainsi, se limiter toutefois à la seule responsabilité du gouvernement serait simpliste, car dans notre territoire, la baisse du pouvoir d’achat qu’une majorité d’habitants ressent est bien réelle. Dans PMA, les habitants ont vu la REOMI (redevance d’enlèvement des ordures ménagères incitative) augmenter et exploser dans l’habitat collectif, dont les copropriétés. Le mètre cube d’eau dans l’Ex PMA 29 a augmenté de 50 centimes en 2 ans. A cela s’ajoute la hausse des impôts fonciers de plus de 10% en 3 ans, du tarif de l’énergie et de l’alimentation. Dans PMA, 22 500 habitants sont domiciliés dans des quartiers politique de la ville, et nombreux sont les propriétaires qui constatent une dévalorisation de leur bien. Pour les propriétaires, l’alourdissement de la charge financière votée est disproportionnée par rapport à l’efficience des politiques publiques que met en œuvre l’Agglomération.

Fin 2025, l’ensemble de ces seules augmentations produites par PMA sera, depuis 2 ans, comprise entre 150 et 200 euros par an pour les propriétaires . Salariés aux revenus qui stagnent, retraités à faible revenu, copropriétaires (1400 uniquement sur la Petite Hollande) ne pouvant s’engager dans la rénovation thermique de leur appartement, personnes vivantes seules qui ont des difficultés à faire face à des dépenses incompressibles toujours en hausse, ils sont nombreux les habitants de la ville centre à ne pas comprendre, au vu de leur quotidien, cette hausse de 360%.

Mme Biguinet, Maire de Montbéliard, a voté pour cette augmentation des taxes. Elle est 1ère Vice-Présidente de l’agglomération et participe de cet exécutif qui a décidé cette hausse ; elle a donné son accord pour que les 10 000 propriétaires de Montbéliard voient leur taxe multipliée par 4,6. De sa part, aucune avancée sur la mutualisation n’a été menée depuis 5 ans alors que la chambre régionale des comptes le recommande fortement. Et même avec cette augmentation forte des taxes, les budgets sport et politique de la ville voient leur enveloppe baisser !

Comment justifier cette augmentation lorsque les transports publics dans notre ville restent à consolider, lorsque l’organisation du ramassage des ordures au centre-ville n’est encore pas abouti ?
Comment peut-on voter une augmentation d’impôt à PMA pour défendre des politiques publiques et dans le même temps à Montbéliard les fragiliser davantage (culture, associations…)? Au final, ce sont toujours les habitants qui paient et qui sont en droit d’attendre des services qui fonctionnent.
Comment ne pas s’inquiéter des conséquences de ces hausses sur l’habitat collectif et par ricochet sur tous ses propriétaires et locataires?
Augmenter la taxe foncière sur le bâti dans cette période alors que des politiques publiques peinent à se réaliser, alors que la REOMI va encore augmenter, alors que des investissements fragiles, incertains ou décalés se font jour, va encore creuser le fossé entre les électeurs et les élus.

Dans cette période trouble, l’impôt juste qui améliore la qualité de vie de tous est une promesse républicaine à laquelle nous devons rester attachés. Cette augmentation de l’impôt est injuste car elle ne s’accompagnera ni de réelles avancées sociales et écologiques ni de développement des services à la population. Tout cela nous a conduit à ne pas voter cette augmentation de la taxe sur le foncier bâti« .