Elections Européennes 2024 : réaction du Parti Socialiste du Doubs

Le Parti Socialiste du Doubs réagit suite aux résultats des Elections Européennes 2024 (notre info « Elections Européennes 2024 : les résultats« ), par la voix de Myriam Elyassa, Première Secrétaire fédérale du Parti Socialiste du Doubs :

« Les résultats des Elections européennes mettent en lumière la fragmentation des forces de gauche en Europe. Pour contrer la montée de l’extrême-droite, il est crucial de réfléchir à l’importance de l’union de la gauche, en prenant exemple sur des périodes où la désunion a conduit à des conséquences désastreuses. L’une des leçons les plus instructives provient de l’Allemagne en 1932, où la division des partis de gauche a facilité la prise de pouvoir par les Nazis.

En ces heures graves, la fragmentation des forces de gauche, semblable à un tissu déchiré par des vents contraires, nous rappelle que l’Histoire a des leçons amères à nous enseigner. Songeons à l’Allemagne de 1932, où la désunion de la gauche ouvrit la porte à l’obscurité la plus épaisse de notre époque.

En 1932, l’Allemagne, cette nation blessée par les crises, voyait son peuple ployer sous le joug du désespoir, cherchant dans les extrêmes une planche de salut. Deux grandes forces politiques, comme des titans aux prises, se disputaient l’avenir du pays : le Parti Communiste Allemand (KPD) et le Parti Social-Démocrate (SPD), porteurs des espoirs de la gauche, et le Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands (NSDAP), porteur de l’ombre.

Hélas ! Les KPD et SPD, aveuglés par leurs querelles fratricides, se perdirent dans des luttes intestines. Le KPD, dans son aveuglement, vit en ses frères du SPD des ennemis presque aussi terribles que les nazis, les qualifiant de « sociaux-fascistes ». Cette division fut le talon d’Achille par lequel le poison nazi s’insinua.

En juillet 1932, les urnes allemandes rendirent leur verdict, et le NSDAP devint la force prépondérante au Reichstag, sans atteindre la majorité absolue. Et pourtant, la désunion de la gauche offrit à Hitler le jeu de cartes dont il avait besoin. La Chancellerie lui fut donnée en janvier 1933, comme un calice empoisonné offert à l’innocent.

Dès lors, comme un déluge implacable, Hitler consolida son pouvoir par le fer et le feu. L’incendie du Reichstag, en février 1933, fut le prétexte pour suspendre les libertés, écraser l’opposition, et bientôt, en mars 1933, le Reichstag, comme un oiseau pris au piège, vota les pleins pouvoirs au tyran. Ainsi s’éteignit la lumière de la République de Weimar, noyée dans les ténèbres de la dictature.

L’Histoire, cette vieille dame pleine de sagesse, nous crie que la désunion face à la menace d’extrême droite est un poison mortel. Aujourd’hui, l’Europe, notre chère Europe, affronte une marée semblable, nourrie par des crises économiques, migratoires et identitaires. Pour conjurer ce funeste destin, les partis de gauche doivent, comme des frères d’armes, surmonter leurs dissensions et former un front uni. Il leur faut des compromis, une vision commune, pour que le flambeau de l’espoir et de la justice ne s’éteigne point. Une telle union peut non seulement repousser l’assaut de l’extrême droite, mais aussi offrir à nos peuples des solutions justes et fraternelles.

J’ai vu/entendu hélas ce soir fleurir quelques déclarations de candidatures, je vais être très claire, l’égo n’a pas sa place. Celles et ceux qui s’y emploieront seront perdants. L’instant est grave. L’Europe est en crise, notre République aussi. Constatez. Marion Maréchal appelle à l’Union des droites, et parachève ainsi l’entreprise initiée par Sarkozy en 2008 avec la création d’un Ministère sur l’Identité Nationale. Soyons néanmoins gagnants, nous allons gagner, empêcher le RN et les fachos de l’emporter. Nous allons mettre de côté nos querelles et nous concentrer sur l’essentiel, empêcher l’extrême droite de devenir majoritaire dans un contexte international et écologique explosif. Je compte sur vous ces prochaines semaines, qui sait, peut-être que le Conseil constitutionnel nous laissera un peu de répit« .